Les glaciers des Alpes et la photographie
Dans la lumière de leur disparition
Née au milieu du XIXe siècle, la photographie a glorifié la magnificence des glaciers alpins dans leur plus grande extension récente. Elle a inventé le paysage glaciaire, inscrivant dans la modernité une image inoubliable de la montagne. À la fois documents et témoignages, capables de transmettre des connaissances et de partager des émotions, les premières photographies de glaciers ont porté jusqu’à notre présent une force esthétique bouleversante.
Construisant une arche entre ces images anciennes et celles que prennent aujourd’hui les photographes, dans l’âge de l’Anthropocène où les glaciers disparaissent, Claude Reichler montre comment les plasticiens contemporains travaillent la nature de trace qu’est l’image photographique. Ils y inscrivent leur subjectivité et créent une esthétique nouvelle, inspirée par la disparition et la mémoire. Les glaciers sont vus comme des êtres souffrants, comme si leur mort programmée en faisait des vivants. Considérés hier comme l’expression de forces élémentaires, d’un monde premier, ne sont-ils pas devenus les symboles de la fin d’un monde ? Par les superbes images qu’il contient et l’essai littéraire qu’il constitue, ce livre donne à voir et à penser l’hésitation entre la pérennité, le passage et la vulnérabilité.
La magnificence (1845 – 1865)
- Convergences
- Dessin et photographie
- Le paysage glaciaire
- La photographie au service de la science
- Le paysage de montagne et la photographie
II. La détresse. Photographies artistiques contemporaines
- La montagne défigurée (Walter Niedermayr)
- Lanceurs d’alerte (Georg Aerni, Nicolas Crispini)
- Revenir aux sources du paysage (Mathieu Gafsou)
- Des images impassibles (Aurore Bagarry)
- Des bâches sur les glaciers (Laurence Piaget‐Dubuis, Ester Vonplon)
- Griffer l’image, sortir du cadre (Jacques Pugin)
- Aletsch au féminin (Laurence Bonvin)
- Monuments (Douglas Mandry)
- Effigies (Olivier de Sépibus, Thomas Bouvier)
Chercheur et écrivain, professeur honoraire à l’université de Lausanne, Claude Reichler
s’est consacré d’abord à la critique et à l’histoire de la littérature.
Depuis de nombreuses années, ses travaux portent sur la théorie et
l’histoire du paysage, en particulier dans les Alpes. Un intérêt pour
les recherches des plasticiens contemporains est constant dans son
œuvre.